Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Une sensation de chaleur moite sur la peau et une impression de crissement dans les oreilles.... C’est l’été, le tissu des vêtements est lourd, il colle contre le corps. L’enfant transpire. Tout autour de lui, les cigales chantent, amenant à lui cette impression naissante dans la touffeur du jour : il est capable de dire son nom, il est capable comprendre qui il est et ce que cela signifie qu’être. Être. Exister, quel âge a-t-il ? Quatre ans, cela aussi a une signification. Quatre ans pour se construire, quatre ans pour assembler en lui toutes les petites choses faisant qu’il se tient ici aujourd’hui. D’autres années viendront, il grandira. Cela aussi, il le comprend pour la première fois : « Je suis fait pour grandir… »

• Quel est son statut familial ?
► Célibataire, aucune négociation ne semble en cours pour lui trouver une fiancée. Yixuan est utile pour le moment mais tel qu’il est, car les liens qui le relient à son frère, chef de clan, et le jeune fils de celui-ci, pourraient bien se révéler à double tranchant pour qui désire un peu trop se mêler de politique. Yixuan est e effet l’héritier de son frère ainé, jusqu’à ce que son jeune neveu soit en âge de gouverner…

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Yixuan voit en Yazen, frère aîné et chef de clan, un modèle à suivre qui ne l’a jamais fait douter. Il porte à son frère une admiration juvénile et féroce, voyant en chacune des décisions de son aîné, une leçon de vie à comprendre pour qui décide d’avancer. Cet attachement est d’autant plus violent que Yixuan sait ne pouvoir demander l’approbation de Yazen.
Il est dangereux de louer l’avenir d’un frère cadet lorsque le destin d’un fils pourrait y être lié…
Sinon, des rumeurs indique que Yixuan a déjà pleuré lorsque l’on a écrasé des cigales devant lui.

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Si un maître l’interrogeait sur ce qu’était son plus grand défaut, Yixuan répondrait sans hésiter : être indigne de mon clan, lui que l’on voue à l’excellence dans un monde où la perfection ne peut exister.
Quant à sa plus grande qualité, il fermerait la bouche mais non les yeux pour faire comprendre ce qu’il en est : le silence.

En réalité, le garçon souffre d’une intransigeance telle qu’il ne pardonne aucune erreur aux autres comme à lui-même. Il peine à nouer des amitiés, trouvant un lien creux s’il ne répond pas d’une certaine stratégie, et se coupe des autres bien plus qu’il ne le faudrait. Des défauts, il en a d’autre : cruel lorsqu’il ne peut se contenir, et jeune surtout, bien trop jeune. Avoir dix-neuf ans aussi est parfois un défaut…

Pour ce qui est d’une qualité, nombreux louent son esprit vif et sa recherche constante d’Equilibre. Rien qui cependant ne puisse le rendre plus humain aux yeux d’autrui…Mais cette froideur qui est sienne n’empêche cependant pas une part d’innocence que lui-même peine à comprendre finalement…

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Yixuan est un jeune homme élégant à la silhouette gracile et aux traits fins. Si on lui prête le regard mélancolique de la jeunesse il est cependant aisé de voir l’adulte en devenir de sa silhouette. La posture droite, le geste gracieux, on le dit capable d’inspirer aux peintres le visage de jeunes princes merveilleux.
On dit cela de lui comme on le dirait de n’importe quel Apprenti prometteur de la branche principale du clan Sunlin…
Beau sans doute, la chevelure pareille à la nuit sombre qui coule depuis les temps primordiaux lorsque s’en va le jour, il disparaît presque cependant sous les couleurs riches de ses robes.  Beau d’accord, princier bien sûr, on l’a élevé pour cela. Mais que resterait-il de si émouvant et magnifique dans son physique lorsque finalement, plus personne n’aura besoin de lui ?
La beauté n’est bien souvent que dans les mots d’autrui…

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Les Chiens de Fôs corrompus, il se souvient du conte d’une servante sur une telle Aberration. Plus tard, il apprendra que la femme a perdu son enfant ainsi, dévoré par un de ces chiens, comprenant que l’effroi et la cruauté distillés dans chaque mot étaient eux, bien réels…

• Son souhait le plus récent
►Il aime à penser que le vin lui scelle les lèvres et pourtant, un jour, seul face à lui-même et la coupe vide et sans personne pour l’entendre, Yixuan a bel et bien parlé : il rêve d’exister.

Questionnaire de Caste

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Il s'agit d'un Yiheliste

• Est-il né au sein du clan auquel il appartient ? Si non, où est-il né, à quel âge et pourquoi a-t-il rejoint son clan ? (Si c'est un Égaré, de quel clan provient-il et pourquoi l'a-t-il quitté?)
► Yixuan est né au sein de son clan, il y a bien des secrets quant à sa naissance, des que l’on ne saurait imaginer (lui non plus, d’ailleurs…), mais son appartenance au clan Sunlin n’est plus à prouver

• Quel est son rôle et/ou sa fonction dans son clan ? (Si c'est un Égaré, quelle était sa fonction au sein de son ancien clan ?)
► Il n’est encore qu’apprenti, quand bien même lui-même se dit prêt depuis bien des mois pour le test de confirmation. D’un statut cependant élevé, frère cadet du chef de clan actuel, Yixuan est en vérité reconnu comme le successeur le plus plausible de celui-ci jusqu’à ce que le fils de Yazen atteigne enfin l’âge de la majorité.

• Quelle est sa spécialité ? (extermination / purification)
► Purification

• Quelle est son arme yihelle ? Quel nom porte-t-elle ?
► Une épée du nom de Bruine de Printemps

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Il…ne le sait pas vraiment encore. Voilà bien une chose où sa jeunesse et son manque d’expérience de la vie l’empêchent de réfléchir. Néanmoins, s’il advient que Yixuan soit interrogé sur le sujet, sans doute répondra-t-il que toute personne encline à suivre la prt la plus démoniaque de son esprit, mérite la mort. Une phrase toute faite comme on attend de lui e, vérité mais, au-delà des mots, sans doutes se questionnera-t-il aussi : si les autres sont des pions, comment un demi-démon peut-il être utilisé ?


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Texte RP

Il avait toujours été sensible au chant des cigales et, comme d’autres espéraient le vin après le labeur, Yixuan attendait chaque année de pouvoir entendre leur musique à nouveau. Ainsi se sentait-il vivant, cœur battant à tout rompre et défiant de se briser. Cœur de héros ? Non, cœur d’Apprenti, et on pouvait rêver à des exploits, on pouvait rêver à des légendes passées, si l’on ne savait accorder son âme aux stances d’un poème…à quoi bon ?
Un autre garçon se tenait plus loin, le visage égaré vers la fenêtre, et Yixuan ne pouvait voir son regard. Il y avait de la beauté dans cette rêverie devinée chez son camarade, un instant d’effacement et d’inexactitude, et le jeune homme posa les yeux sur ce profil comme l’on regarde un étranger.

Qu’un Sunlin puisse se tenir ainsi comme n’importe quel garçon rêveur…

Il ne pinça pas les lèvres : peu importe que l’on ait raison ou pas, trop montrer de soi était toujours une erreur. La main qui tenait le pinceau continuait d’avancer sur la feuille, les beaux jours approchaient mais l’air ne brulait pas encore les poumons dans la salle d’étude. Cela viendrait. Eté, promesse de cigales, une coupe de vin pour trinquer. Trinquer à ceux que l’on a pourtant oublié…
Sur d’autres papiers, l’encre bavait. Yixuan maîtrisait son pinceau, sa main, sa pensée. Il ne rêvait pas. Il pensait aux cigales parfois, mais cela était bien sa seule fantaisie. Le garçon sans désir, un jour quelqu’un avait récité un poème à ce sujet : quelques vers mal tournés usant et abusant des non-dits. Comme d’autres, Yixuan avait écouté sans que jamais la grâce ne l’effleure ou ne le touche. La vacuité des mots ne laissait ainsi pas même la liberté de s’offusquer d’une attaque personnelle à son encontre, il n’avait même pas haussé les épaules.

(Hausser les épaules, encore un geste vulgaire. De par son sang, il valait mieux que cela…)
Le garçon sans désir… Non, repenser aux mots étranges et ratés du poème ne valait pas grand-chose, pas en cet instant. Contrarié -mais cela aussi Yixuan ne le montra pas-, il redressa les épaules en un geste imperceptible. Corriger sa posture aussi facilement que l’on respirait, combien de coups de badines lui avaient brûlé la peau pour cela ? Beaucoup. Comme à peu près tout, la perfection aussi s’apprenait. Il aimait son clan cependant, il l’adorait, chérissant les principes dont on le nourrissait dès le plus jeune âge.
Les silences solennels que l’on ne pouvait briser sans conséquence, les double-jeux de chaque instant pour quiconque s’en donnait la peine…
La peine de quoi ? De peser sur le monde, voilà tout. Oui, il aimait cela et parfois l’impression était telle que Yixuan avait l’impression de sentir chaque paysage de Lianshi dans le creux de son souffle et le souffle de son cœur.
Etait-ce pareil pour l’homme qu’il ne pouvait appeler « frère » ? Certainement. Frère, l’idée d’un mot si intime sonnait déjà comme un blasphème : ils étaient certes reliés par le sang, et le sang ne s’effaçait pas, mais le devoir pesait bien plus lourd que n’importe quelle chose en ce monde.
Devoir, honneur…
Et à côté de Yixuan, un garçon rêvait, rendant détestable sur son corps détendu chacune des couleurs du clan Sunlin. Un esprit au repos était signe de mollesse, et encore une fois Yixuan songea au crissement strident des cigales. Sans doute y avait-il une signification à cela. Comment faire comprendre à son voisin la gravité de son acte, cependant ? Peut-être le trouverait-on trop sévère encore, quelques apprentis plus jeunes l’avaient murmurés déjà. Yixuan aimait son clan, l’aimait tellement, cela occupait la plus grande partie de son âme, la plus belle aussi certainement selon le garçon. Le reste n’était qu’illusoire…
Toujours rester droit, toujours rester digne, ne pas froncer le nez devant les vapeurs du thé préparé trop maladroitement par une servante idiote. Voir les erreurs des autres, ne pas le leur faire remarquer mais bien leur faire payer…

Et lui-même, n’était-il pas une erreur ? Un frère cadet, un Héritier qui n’était pas vraiment un Héritier. Un…
Un quoi ?
Un secret ?
Les rumeurs allaient et venaient comme une cigale pouvait frotter ses jambes l’une contre l’autre. Le résultat était le même : un bruit de fond. On ne pouvait se défaire d’un bruit de fond, mais on pouvait choisir de ne plus y prêter attention.

Les cigales l’été.

Elles lui manquaient.

Elles lui manquaient, elles, leur musique, parce qu’il avait appris à ne plus les écouter.

« Tu es inutile », murmura-t-il soudain. Le garçon près de la fenêtre sursauta alors même incapable de se maîtriser pour que seules ses oreilles rougissent. Ce fut son visage entier qui changea de couleur, pour des mots que les autres n’avaient pas entendu. Il se remit à sa calligraphie, la main tremblante, et Yixuan reprit son pinceau lui aussi, le chant des cigales dans la tête.

Tu es inutile.

Mais de qui avait-il parlé, au fond, du garçon rêveur ou de lui-même, l’Apprenti, le Faux Héritier ?

Tu es inutile….