Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Le départ précipité d'une maison, le froid qui s'insinue dans ses os, alors qu'il faut fuir, ses petits pieds tentant de suivre les grandes foulées d'un adulte, l'odeur omniprésente des cendres et du charbons utilisés pour noircir ses cheveux, et la clameur, la rumeur sur leurs pas. Ce fut la première fuite d'une longue suite sans repos. Depuis, il ne s'est jamais arrêté, pas un seul instant. Sans attaches, sans foyer, il n'y a pas le risque de tout perdre du jour au lendemain, de la main d'hommes fous.

• Quel est son statut familial ?
► Célibataire, il ne se souvient pas de sa mère, décédée alors qu'il était jeune. Il a une grande sœur et une floppée de neveux qu'il n'a que peu vu, et qu'il n'ose pas vraiment approcher. Du genre à vivre dans la solitude la plus totale et à ne s'approcher que de ses clients potentiels, c'est un marginal. Autant dire que parfois, la solitude est lourde à porter.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Il possède une mule qu'il nomme "Brume d'Automne", ainsi qu'une cariole qu'il a construit lui même, servant d'officine portative, et qui fait sa fierté (Bon... Il y a aussi sa collection de poisons rares qu'il chérit plus que tout. Il est à deux doigts de leur trouver des p'tits noms tellement il se sent seul parfois)
Y'a sa sœur aussi qui l'a élevé et surveille son demi frère d'où elle se trouve (comprenez par là qu'elle lui envoie régulièrement des lettres pour s'assurer qu'il n'est pas mort, et qu'ils ont une correspondance régulière). Il veille sur elle de loin, histoire de pas lui porter malchance. (Il est très superstitieux, mais se trompe souvent et se mélange les pinceaux entre les superstitions.)

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Son plus gros défaut est sa fierté. Il est grande gueule, et n'hésitera pas à l'ouvrir si il se sent piqué au vif, surtout au sujet de ses compétences d'apothicaire. Ce qui peut le traîner dans quelques aventures rocambolesques et... Foutrement dangereuses, il s'est déjà vu mourir quelques fois (sans jamais aller au bout, dieux merci.)
Sa plus grande qualité, c'est sans doute ce côté débrouillard qui le fait retomber sur ses pattes et voir le positif de chaque difficulté. Le garçon a une rage de vivre, de vaincre au fond du corps. Quelque chose de parfois trop grand pour lui. Cela satisferait trop de gens, de le voir abandonner, alors il tient bon.

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Zechuan est GRAND, c'est un détail en plus qui joue en sa défaveur, et attire le regard sur lui. Il culmine les 1m90, c'est un peu compliqué de passer inaperçu. Il est bien bâtit, des épaules larges et une musculature développé (la vie itinérante ainsi que les sessions d'escalades improbables pour ramasser certaines plantes le maintien en forme.). Sa grande taille lui confère une maladresse parfois touchante, il a tendance à ne pas savoir vraiment où ni comment s'installer en communauté. Il est trop grand pour la plupart des structures des villages dans lesquels il s'arrête, et il n'est pas rare de le voir casser des choses sans le vouloir.

Sa crinière, il suppose qu'il la tient de son père, d'un blanc pur, encore une fois, c'est comme porter un panneau peint en rouge au dessus de la tête. Il utilise parfois la même technique que sa soeur utilisait dans ses jeunes années et les assombrit avec de la cendre et du charbon lorsqu'il se rend dans quelques grandes villes où il est sensé rester. Ses cheveux sont longs, attachés en queue de cheval haute qui lui arrive souvent aux reins. Il n'en prend pas vraiment soin, il n'est pas rare que quelques branches s'y cachent.  

Ses yeux sont d'un bleu céruléen, digne des plus jolis lacs du pays. Du fait de leurs couleurs, tout sauf courante, il les camoufle derrière des lunettes aux verres fumées, leurs sensibilités au soleil ne lui laisse pas le choix. Malgré cela il a une excellente vue.

Sa marque de demi démon se situe au niveau de son torse, sous ses pectoraux, au niveau du plexus solaire. Il s'agit d'une sorte de flocon de neige.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Les Khurgis. Il lui est arrivé de croiser la dépouille d'un des malheureux ayant servit d'hôte, et, quand bien même il ait vu beaucoup de choses dans son existence, cette vision a été aussi fascinante qu'effrayante. L'esprit de Zechuan est avant tout analytique et scientifique, il a tendance à relayer ses frayeurs en son fort intérieur, pour le meilleur, et aussi pour le pire. Il lui arrive encore de cauchemarder de cette vision, mais il n'en a jamais rien dit à personne (à part peut être à sa mule.)

• Son souhait le plus récent
► Juste celle de survivre assez longtemps et pouvoir exercer le métier qui lui plaît sans devoir sans cesse prouver sa compétences. Mais il sait bien que c'est impossible. Ce monde n'est pas prêt et ne sera sans doute jamais prêt à accepter des êtres comme lui.

Questionnaire de Caste

Il s'agit d'un Demi-démon

• Où est-il né et de qui ?
► Le bruit des grillons et autres cigales est omniprésents, l'été est là, et c'est une chaleur moite qui étouffe et qui colle à la peau qui envahi l'air, alors que dans une simple grange, on entend des cris étouffés. La femme qui accouche est femme de paysan. Ils ne sont pas vraiment riches, son mari vend quelques céréales qu'il fait pousser lui même. La nature de la conception de l'enfant a été un tabou pour cette mère traumatisée. Son mari s'enrage, le démon, lui, s'en est allé depuis bien longtemps, une fois sa pulsion assouvie, et personne n'est prêt à prendre la responsabilité de l'enfant. Il serait sans doute mort sans sa grande soeur.

• Dans quelles conditions s'est déroulée son enfance ?
► Zechuan a passé son enfance dans la ferme de ses parents, plus spécifiquement, caché dans la grange, loin du monde. Du moins, ce fut le cas jusqu'à ce qu'il soit découvert par des voisins toujours plus curieux et envahissant. Il a six ans, le jour où il quitte définitivement son foyer. Sa sœur l'a suffisamment éduqué pour qu'il puisse savoir se comporter en société. Assez peu pour qu'il soit mal à l'aise et maladroit. Les vérités des enfants sont dérangeantes.
A ses dix ans, alors que sa sœur trouve finalement un époux, il devient apprenti d'un vieil apothicaire assez inconscient pour prendre un demi démon sous son aile. Les camouflages sont nombreux, pour leur assurer un semblant de paix, qui ne dure jamais bien longtemps, il trouve une figure paternelle, en ce vieux fou qui perd progressivement la vue. Il devient bien vite les yeux du vieux, apprend à son contact jusqu'à sa mort. Période douce que celle ci. De ces années en tant qu'apprenti apothicaire itinérant, il garde un précieux souvenir.

• A quel élément se rattache sa magie ? Comment se traduit-elle et quel est son malus ?
► Il est rattaché à la magie de l'eau. Il est en mesure de créer des bulles d'air sous l'eau, pratiques pour cueillir quelques plantes se trouvant dans les profondeurs marines (des algues toxiques, notamment), il peut également créer des fouets aqueux, ou lancer des jets à haute pression lorsqu'on l'attaque, c'est ce qui lui a permis de fuir à de nombreuses reprises.
Le malus est que l'utilisation de cette capacité draine et assèche l'eau de son corps. Cela peut le faire aller jusqu'à la déshydratation et l'état de confusion mental et de mal qui s'en accompagne. Il n'utilise ces compétences qu'avec parcimonie pour ne pas se dévoiler au monde, et se balade toujours avec une gourde en terre cuite remplie d'eau (même si ça ne suffit pas, et que l'utilisation de ce don le laisse généralement sur le carreau quelques heures.)
• Quel est son ressenti vis-à-vis des êtres humains ?
► Un étrange sentiment entre attraction et ressentiment. Besoin d'approbation, et colère. L'humanité lui a fait vivre un paquet d'expériences qu'il ne pourra pas décrire autrement que comme désastreuses, douloureuses. Mais il y a en ce monde quelques perles précieuses qu'il vaut peut être le coup de sauver. Le reste du monde peut bien s'entredéchirer, sombrer dans les flammes et la mort. Qu'importe, tant que ça ne touche pas les siens. Pie voleuse gardant les bijoux les plus brillants sous son aile, le reste du monde, qu'il disparaisse. Sous ces doux sourires, la colère gronde souvent. Mais c'est devenu un bon menteur, et un comédien d'exception. Cependant... Le masque se craque de plus en plus facilement, et le contrôle en devient impossible.

• Cherche-t-il à dissimuler sa nature ? Si oui, y parvient-il facilement ?
► Cela dépend, sur les routes, non, il se sent assez aguerris et en sécurité pour ne rien risquer. Lorsqu'il approche des villes, il n'est pas rare de le voir couvrir sa tête de cendres et de charbon, charbon qui met ensuite des jours à partir, afin de passer inaperçu. Il ne quitte jamais ses lunettes de verre coloré qui camoufle son regard, lui aussi, un peu trop tape à l'œil pour sa propre survie. L'utilisation rare de ses dons n'attire pas tout de suite l'attention. Son absence de Yih, par contre, il ne peut absolument pas le cacher, et veille à ne jamais rester assez longtemps au même endroit, c'est une fuite permanente.

Texte RP

"Kriii Kriii" C'est le bruit que fait éternellement la charrette, les roues sont bonnes à changer, et tu sais que tu devras t'y coller un jour ou l'autre. Les regards que tu croises n'expriment que rage, horreur, mais tu en as l'habitude. En apparence, cela glisse avec une infinie simplicité. Comme un cours d'eau... Tu te vois ainsi, rien n'a d'emprise, impossible de plonger ses griffes en toi. Il t'as bien fallu créer une armure aux fils des ans. Et si à l'époque tu avais ton vieux maître pour balancer quelques piques bien senties, aujourd'hui, tu es seul avec ta mule. Une belle bête, mais qu'elle est têtue et peu loquace...
Un chapeau de paille couvre ta tête, des voiles camouflant, que très légèrement, ta crinière blanche. "Étrangeté" semble crier ta tenue. "Différence", "Solitude". Ce sont des mots gravées au fond de ton être. Et tu ne t'arrêtes jamais trop près des villages, histoire de ne jamais te laisser acculer. L'homme est ainsi, il va chercher instinctivement à détruire ce qui est différent, ce qu'il pense dangereux. L'enfant plein de rêves est devenu un adulte bien nihiliste. Mais il faut au moins ça pour survivre.

Tes journées, tu les passes en grimpettes et collecte diverses, des plantes que tu connais par cœur. Tu aimes, ce parfum herbeux et rassurant que tu traînes partout avec toi. Et c'est des fagots bien organisés que tu ramènes de ta cueillette, juste à temps pour voir quelqu'un patienter non loin. Un client. L'endroit isolé permet bien souvent des requêtes bien mortelles, mais c'est surtout pour cela qu'on fait appel à toi. Les poisons d'un demi-démon, quelle idée merveilleuse. Alors tu t'inclines avec une certaine maladresse, courbant de corps trop grand pour toi, avant de te poser, une jambe pliée sous ton séant, l'autre pendant dans le vide, devant ton officine mobile. Personne n'aurait voulu construire cela pour toi, c'était pour cette raison que tu avais fini par t'en occuper tout seul. Pleine de défauts, elle l'est, cette officine, mais c'est la tienne, et tu es le maître à bord. Pendu au auvent sèchent des bouquets et fagots de plantes en tout genre.

"Bienvenue jeune maître, que puis-je faire pour vous ?" C'est un sourire polisson que tu lui adresse. Il ne fait nul doute qu'une fois rentré au village, si il vient à parler de cette entrevue, il définira ce sourire de diabolique, mesquin, modèle habituel, cela ne te fais plus de mal depuis bien longtemps. "Allez y... Dites le."

Et il y a une chose qui ne change jamais. Les gens ne savent jamais comment poser clairement les choses. Il leur faut mille détours pour exposer leur envie, leur volonté, mais c'est toujours délectable, de voir cette sorte d'effervescence briller dans leurs yeux, parfois, c'est la colère ou la convoitise qui se mêle à cette lueur. Et à cet instant... L'humain ressemble lui même au démon qu'il semble tant craindre. Et ce spectacle... Il remue quelque chose de malsain en toi, une rage, une colère qui gronde. Mais tu te contentes d'un sourire roublard, lorsqu'on finit par te demander une solution radicale aux maux de la vie. Elle est jolie cette expression, bien inhabituelle.

"Je ne suis que le fournisseur, et non la main. Vous ne pourrez vous prendre qu'à vous même." Le même discours, toujours, alors que ton regard brille d'une menace silencieuse. Il est arrivé qu'on te tombe sur le poil, tu t'en étais toujours sorti jusqu'ici. Il ne te faut qu'un instant, pour choisir le type, rapide ou lent, efficace, ou discret. Et c'est une fiole que tu déposes dans la main du futur heureux héritier, récupérant les billets de l'autre. Donnant tes dernières indications, comme toujours... Tu as presque envie de voir le poison à l'œuvre, mais tu sais que tu ne dois pas franchir la morbide frontière, alors tu te contentes de sourire, souhaitant une "bonne journée" à l'homme qui s'éloigne.