Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Son souvenir le plus lointain est flou. Il était très jeune, deux ou trois ans, il marchait vers une femme qui lui souriait en lui tendant les bras. Il ne se souvient pas de son visage, seulement de son sourire et de ses longs cheveux noirs. C’était sa mère adoptive, morte quand il avait cinq ans.

• Quel est son statut familial ?
► Il est fils unique. Ses parents biologiques, tous deux des demi-démons de l’eau, sont morts, tués par des Yihelistes lorsqu’il n’était qu’un bébé. Ses parents adoptifs n’ont jamais eu d’enfants. Sa mère ne le pouvait plus, devenue stérile suite à une fausse couche.

ShuangHua n’a personne dans sa vie, malgré ça, ce n’est pas un cœur à prendre. Mais il serait ravi de prendre le vôtre. Dans le sens propre du terme.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Il ne possède rien de valeur à ses yeux. Si ce n’est ce couteau de chasse qu’il a pris à un trappeur du nord de passage à Se-Hitsai. Mais ce couteau n’est lié à aucun souvenir, à aucune personne en particulier. Ce n’est qu’un outil qu’il a pris sur le cadavre d’une de ses victimes.

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Sa plus grande qualité, selon lui, c’est sa discrétion. Et il a raison. ShuangHua n’est pas quelqu’un de violent ni de brutal. Ce n’est pas un sanguinaire, non plus. Quand il séduit, quand il tue, c’est en silence. Pas de coups, pas de cris, pas de giclées de sang. Il sait également comment user de ses charmes pour attirer ses proies dans ses filets sans éveiller les soupçons. Sa grande discrétion et sa malignité sont de précieux atouts qui lui ont permis de survivre et de tuer sans se faire prendre. Si « Middlemist » est connu dans les bas-quartier de Se-Hitsai, personne ne sait qui il est vraiment, ce qu’il est, à quoi il ressemble réellement ni même d’où il vient.

► Son principal défaut, c’est son absence de peur. Pour lui, tout ceci n’est qu’un jeu. Il estime n’avoir rien à perdre, alors il n’hésite pas à s’attaquer aux Yihelistes, aux jeunes en particulier, ils sont plus faciles à berner. Mais s’il s’en prend à eux, c’est aussi par gourmandise. Selon lui, leur Yih développé donne un agréable petit goût à leur cœur.

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► ShuangHua est d’une exquise beauté, éthérée et très féminine. Son visage a les traits fins et séduisants, ses yeux gris clair aux longs cils, légèrement en amande, sont captivants et envoûtants. Quant à ses délicates lèvres pâles, elles invitent à la tentation. De longs et fins cheveux blancs comme neige subliment ce gracieux visage et sa peau de porcelaine, sans la moindre imperfection, ajoute à son air faussement frêle et lui donne une allure de poupée.

Sa silhouette est tout aussi féminine que son visage, fine, délicate, élancée. Quand on le voit, on pourrait croire qu’il est aussi fragile qu’une fleur à peine éclose, prête à se briser à la moindre bourrasque. Les gens, d’ailleurs, s’interrogent toujours en le voyant tant sa grâce et sa joliesse sont ambiguës. Et son mètre soixante-quinze n’aident pas ces gens à deviner s’il est un homme ou une femme. Mais sa grande beauté est son meilleur atout et son arme la plus fatale.

Sa marque démoniaque s’accorde à merveille avec son physique féminin puisqu’elle ressemble à une fleur de lotus rouge, placé au milieu de son front.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Il les redoute toutes. Mais les pires, ce sont les Khurgis. Il y a été confronté à un moment où il errait entre Hitsai et Gedo. Il les a trouvé répugnants en tout point.

• Son souhait le plus récent
► Il n’a pas vraiment de souhait. En tant que demi-démon, il sait que sa vie sera toujours misérable, alors il n’attend rien d’elle. Ni de qui que ce soit, pas même des autres demi-démons. Il se sent comme une coquille vide. Mais il lui arrive, parfois, d’espérer que quelque chose arrive et chamboule sa petite vie morne. Quelque chose qui lui donne réellement envie de vivre et surtout, qui lui fasse se sentir vivant tout le temps, pas seulement lorsqu’il tue.

Questionnaire de Caste

Il s'agit d'un Demi-démon

• Où est-il né et de qui ?
► Qui sait ? Il a été trouvé sur le bord d’une route alors qu’il n’était qu’un bébé, à quelques kilomètres de Se-Hitsai, un soir d’hiver. Il hurlait dans les bras de sa défunte mère, elle-même à quelques mètres d’un autre corps, un homme. Le père de l’enfant. Les cheveux blancs comme neige des deux cadavres ne faisaient aucun doute quant à leur nature.

• Dans quelles conditions s'est déroulée son enfance ?
► Son enfance n’a pas été heureuse. Ses parents, deux demi-démons, ont été tué par un groupe de Yihelistes. Mais incapable de tuer un bébé, il a été épargné. Le froid et la faim auraient raison du fragile petit être, s’étaient dit les Yihelistes. Mais le bébé qui s’époumonait a fini par attirer l’attention d’une mère désespérée et encore bouleversée d’avoir perdu son enfant. Il aura reçu l’amour de cette mère de substitution pendant cinq ans, avant que celle-ci ne meurt de maladie. C’est à partir de ce moment que sa vie a prit un autre tournant.

Le mari de sa mère ne l’aimait pas. Il le haïssait pour ce qu’il était : un bâtard, un foutu monstre, une erreur de la nature qui aurait dû mourir. L’homme était un sanguin, doublé d’un alcoolique. Et ShuangHua était son défouloir. Au début, l’enfant pleurait et criait. Mais ses larmes se sont vite taries et il a rapidement appris à recevoir les coups en silence. Il n’avait pas six ans quand sa voix s’est éteinte.

Puis quand il avait une douzaine d’années, un nouvel enfer s’est ouvert à lui. Un soir, son père l’a envoyé dans la chambre d’un bon client, un habitué de la taverne. Cet homme-là avait payé une somme conséquente au tavernier pour louer les services particuliers de son fils, ce gamin si beau et si efféminé. ShuangHua avait douze ans quand il a été irrémédiablement brisé.

Cette immonde combine a duré trois longues années avant que ShuangHua décide qu’il en avait assez. Il avait quinze ans quand il s’est libéré.

• A quel élément se rattache sa magie ? Comment se traduit-elle et quel est son malus ?
► Sa magie est rattachée à l’élément de l’eau. Il peut faire jaillir de l’eau de ses mains et la manier à sa guise. Il peut également en modifier la température jusqu’à la rendre bouillante ou bien la geler complètement. Cependant, il ne peut pas faire jaillir plus d’un litre d’eau, c’est là sa limite.

A chaque utilisation de son pouvoir, il se déshydrate. Plus il utilise sa magie, plus il se déshydrate. Il n’est pas rare qu’il se blesse en faisant bouillir de l’eau ou en la faisant geler.

Il ne peut pas manier l’eau autour de lui, que ce soit la pluie, la neige, la rosée, l’eau d’un lac ou celle que contient le corps humain, etc., il n’a aucun pouvoir dessus. Il peut simplement manier l’eau qu’il génère grâce à sa magie.

• Quel est son ressenti vis-à-vis des êtres humains ?
► Il a le même ressenti pour les humains qu’un loup pour un mouton qu’il égorge. Ils ne sont rien pour lui, si ce n’est des tas de viande ambulants.

• Cherche-t-il à dissimuler sa nature ? Si oui, y parvient-il facilement ?
► Bien que son père adoptif s’efforçait de cacher ce qu’il était en lui teignant les cheveux et en cachant sa marque, ShuangHua a vite compris que la dissimulation de sa nature était la meilleure façon pour lui de survivre. Alors quand il s’est retrouvé livré à lui-même, c’est ce qu’il a fait. Pas par peur, cela dit. Il sait que sa nature fait que son existence est menacée et qu’il peut se faire tuer à tout moment. Il voit ça comme un simple jeu et il est curieux de voir combien de temps, encore, il pourra y jouer avant de perdre la partie.

C’est facile pour lui, de dissimuler ce qu’il est. Conscient de sa beauté ambiguë, il n’hésite pas à se travestir pour séduire ses proies. Ainsi, sous un maquillage habilement appliqué, il enfouis sa marque, et dévoile un visage efféminé qu’il porte comme un masque. Ses cheveux, il ne les teint plus, l’odeur de la teinture le rend malade. A la place, il les coiffe en un chignon sophistiquer qu’il dissimule sous un voile opaque, toujours de couleur foncé. Comme un loup, c’est la nuit qu’il chasse, il doit donc rester un minimum discret. Quand il ne chasse pas, il les tresse et les cache sous une capuche. Il dissimule sa pomme d’Adam sous un fin bandage de soie blanche.

L’éclosion d’une fleur de givre

C’était par une chaude nuit d’été. L’air ambiant était lourd et un mauvais vent tiède se levait, un orage approchait. La soirée avait été animé, comme d’habitude, dans la petite taverne. ShuangHua avait travaillait dur et pourtant, pour lui, ce n’était pas terminé. Son père l’avait envoyé dans la chambre d’un client. Il avait précisait qu’il devait faire tout, absolument tout ce qu’il lui disait et d’y m’être un peu du sien. Apparemment, ce client-là était spécial et avait donné une somme très conséquente d’argent pour pouvoir passer la nuit avec l’adolescent. ShuangHua avait simplement acquiescé avant de se rendre jusqu’à la chambre de l’homme en question. Qu’il soit riche ou spécial, il s’en fichait un peu. Ça ne faisait pas de différence pour lui. Il allait subir ses fantasmes douteux, souffrir en silence et passer une mauvaise nuit aux côtés d’un homme malodorant et imbibé d’alcool.

Alors lorsqu’il s’était arrêté devant la porte, il avait frappé sans conviction. De l’autre côté, la voix de l’homme avait résonné pour l’inviter à entrer. Elle était grave, profonde, agréable. Rien à voir avec celles déformées par l’alcool dont il avait l’habitude. Il était donc entré dans la chambre en prenant soin de refermer la porte derrière lui. La pièce était plongée dans la pénombre, simplement éclairée par quelques bougies et une lanterne posé sur une table de chevet, à côté du lit. L’homme, lui, se tenait devant la fenêtre, dos à ShuangHua. Il avait de longs cheveux noir de jais, attachés en tresses, et portait une tenue peu banale. ShuangHua avait déjà vu des tenues similaires dans Se-Hitsai. C’était des habits de Yihelistes. Celle-ci était jolie, toute violette. ShuangHua savait pertinemment ce qu’il était et ce que les Yihelistes faisaient aux gens de son espèce. Alors le premier sentiment qui avait traversé l’adolescent, c’était la peur.

Il n’avait pas eu le temps de faire quoi que ce soit, l’homme avait déjà traversé la pièce pour le rejoindre. ShuangHua s’était figé lorsque celui-ci avait posé sa main sur sa joue avec douceur pour lui faire relever la tête. L’homme n’était pas laid, au contraire. Il était plutôt beau avec ses yeux couleurs pistache et ses traits jeunes et arrogants. Mais dans ces jolis yeux, il y avait cette même lueur vicieuse et sur les jolies lèvres, ce même sourire salace qu’avaient tous les autres clients.

Toujours avec cette douceur écœurante, le Yiheliste avait pris la main du garçon pour l’entraîner vers le lit. A la lueur de la lanterne, il avait détaillé le joli visage de ShuangHua avant de poser ses lèvres sur les siennes. Il les avait ensuite fait glisser sur la gorge du garçon, pour y laisser quelques marques, ce qui avait fait grimacer ShuangHua. Les mains de l’adulte, ensuite, s’étaient immiscées sous les vêtements de l’adolescent pour l’en débarrasser. Habitué à ce genre de petit manège répugnant, ShuangHua s’était laissé faire bien docilement.

Après avoir mis l’adolescent à nu, le Yiheliste l’avait contraint à faire de même, à le déshabiller. Et lorsqu’il fut nu, lui aussi, il l’avait obligé à s’agenouiller devant lui avec un sourire malsain. ShuangHua n’avait pas eu besoin qu’on lui dise ce qu’il devait faire, il le savait. Alors lentement, il l’avait fait glisser entre ses lèvres, contentant ainsi l’ignoble Yiheliste. Et ce n’était que le début d’une longue nuit.

La soirée était bien avancée et dehors, une pluie battante tombait sur la ville. Le son couvrait partiellement les bruits venant de la chambre du Yiheliste. Le grincement régulier du lit, le claquement sec de la peau contre la peau et les petites plaintes étouffées de l’homme qui passait un bon moment avec l’adolescent, qui lui, ne disait rien. Il subissait les assauts de l’adulte en silence. Il y avait bien longtemps que sa voix s’était figée au fond de sa gorge et que les mots ne sortaient plus de sa bouche.

Les coups de reins du Yiheliste à l’habit violet avaient commencé à se faire de plus en plus brutaux et de plus en plus profonds et l’adolescent avait commencé à sentir des tiraillements désagréables au fond de lui. Mais avant qu’il n’ai pu le faire comprendre, l’homme l’avait brusquement retourné et lui faisait désormais face. Sans que l’adolescent n’ait le temps de comprendre ce qui venait de lui arriver, deux mains s’étaient tout à coup refermées sur sa gorge pour la serrer avec force. L’homme était en train de l’étrangler.

Une peur instinctive et irrépressible s’était insinuée dans le cœur du garçon. Il s’était débattu et avait agrippé les mains du Yiheliste dans l’espoir qu’il lâche sa prise. Mais quelque chose dans le regard de l’homme avait fait comprendre à ShuangHua qu’il n’allait pas s’arrêter. Se croyant condamné, le garçon n’avait pas cherché à lutter.

La prise du Yiheliste autour de la gorge du garçon s’était faite plus forte. L’air avait commencé à lui manquer, il avait commencé à suffoquer, il avait commencé à sombrer. Il avait senti sa conscience défaillir un peu plus à chaque seconde qui s’écoulait. Mais alors qu’elle était sur le point de s’éteindre pour de bon, quelque chose au fond de son être s’était éveillé. Quelque choses de puissant, de violant, qui lui avait donné suffisamment de force pour repousser les mains qui l’étranglaient et pour inverser les positions.

Avant que l’homme n’ait le temps de comprendre ce qui se passait et avant même qu’il n’ait le temps de protester, le garçon avait plaqué une main sur la bouche et le nez du Yiheliste. Un liquide froid avait commencé à se répandre dans ses voies respiratoires et dans sa gorge. Ce fut à ce moment que l’adulte compris ce qu’était l’adolescent, en réalité. Il avait voulu réagir, il avait essayé de dégager le garçon, il avait même essayé d’invoquer son arme yihelle, mais c’était trop tard. La terreur s’était immiscée en lui et l’avait empêché de réfléchir et d’agir à temps.

ShuangHua était assis sur le Yiheliste, qui était resté en lui, et l’avait observé tandis que celui-ci se débattait sous lui. Il avait planté son regard dans le sien et y avait vu l’effroi qui braillait dans les jolis yeux pistache de l’homme tandis qu’il était en train de noyer. Il s’était alors passé quelque chose d’étrange dans le corps du garçon. Des sensations nouvelles, agréables, avaient commencées à le submerger par vagues. Ces sensations étaient devenues plus fortes, plus intenses, à mesure que la lueur de vie dans les yeux du Yiheliste se faisait de plus en plus faible. L’adolescent avait alors posé sa main libre sur la poitrine de l’homme, juste sur son cœur dont les battements affolés avait commencé à s’atténuer, et il s’était mis à ondoyer lentement sur lui. De nouveau, ces délicieuses sensations s’étaient accentuées et son mouvement s’était accéléré. Plus il bougeait, plus les sensations devenaient puissantes et plaisantes, jusqu’à atteindre leur apogée. Pour la première de sa vie, ShuangHua avait pris du plaisir.

L’adolescent était resté un moment hagard suite à cette toute nouvelle expérience, il ne s’était pas rendu compte tout de suite que le Yiheliste avait perdu connaissance. Ce qui l’avait fait revenir à lui, c’était les battements de plus en plus faible sous sa paume, mais surtout cette soif qu’il ressentait à chaque fois qu’il utilisait sa magie. Ce n’était pas la première fois qu’il s’en servait. Conscient d’être un demi-démon, il avait un jour voulu voir ce qu’il savait faire. Il avait ensuite appris seul à contrôler cet incroyable pouvoir.

Le garçon assoiffé n’avait pas cessé de regarder l’homme inconscient sous lui. Il n’avait pas cessé de sentir ses faibles battements de cœur quand, prit d’une soudaine frénésie, le garçon avait fait apparaître un pic de glace, pointu et tranchant, et l’avait planté dans la poitrine du Yiheliste, profondément. Ce dernier avait tressauté mais ne s’était pas réveillé, cette attaque l’avait achevé.

Une fois l’homme mort, et avec une précision chirurgicale effrayante, ShuangHua avait ôté le cœur de sa poitrine et sans la moindre hésitation, il s’en était repu. Ce qui avait poussé le garçon a agir ainsi, c’était une nouvelle pulsion aussi puissante que celle qui lui avait permis de renverser la situation avec l’homme aux yeux pistache.

Ce soir-là, le Yiheliste à la tenue violette ne fut pas la seule victime de ShuangHua. Tuer l’homme aux yeux pistache l’avait plongé dans un état d’euphorie et il s’était senti pousser des ailes. Son père adoptif fut sa seconde victime. Après avoir tué cet homme qui l’avait tant fait souffrir, ShuangHua avait mis le feu à l’immonde taverne de son père. Et tandis que l’établissement flambait, le garçon l’avait regarder disparaître en riant à gorge déployée, même si aucun son ne sortait de sa bouche.

Ce soir-là, pour la première fois de sa vie, ShuangHua s’était senti vivant.