Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Il a le souvenir vague mais bien ancré de la première fois où il est monté sur un cheval, son petit dos calé contre son papa. Il faisait un grand soleil qui l'éblouissait un peu. Ça paraissait facile à ce moment là, pas du tout effrayant, et il se souvient qu'il avait hâte de pouvoir monter tout seul, comme les grands. MAJ : Ce souvenir le rend un peu triste, maintenant.

• Quel est son statut familial ?
► Il avait un père, une mère et une petite sœur encore bébé, Jayhu. Ses deux parents pratiquaient le Yihel. Il a grandi dans une famille plutôt saine et aimante. Sa maman était une femme de tête, décidée à fort caractère, mais elle était aussi très attentionnée avec ses enfants. Son papa était un homme plus tempéré et d'une persévérance presque surnaturelle ! Il avait d'ailleurs patiemment courtisé sa maman pendant des années avant qu'elle n'accepte de l'épouser.
MAJ : Ses parents sont morts dans un nid de Khurgis, lors de l'apparition des ces Aberrations. Lui et sa petite soeur ont été provisoirement recueillis par leur tante maternelle et son mari. Ils ont réussi à faire adopter la petite Jayhu, mais cherchent encore une nouvelle famille pour Sanyin.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Avant, il aurait dit sa maman... Mais son papa et sa maman lui ont dit qu'il devait veiller avant tout sur sa petite sœur, puisque maintenant, il est un grand frère pour toujours. Alors c'est sa petite sœur. D'ailleurs, il lui a donné son jouet préféré, un petit renard en bois sculpté, à trois pattes. Oui, parce que la quatrième patte s'est cassée quand il est tombé de cheval, justement. Depuis, il ne monte plus à cheval en emportant un jouet. Bébé Jayhu mâche la tête du petit renard, et ça fait un peu mal au cœur de Sanyin, mais son papa disait que c'est normal.
MAJ : à présent, l'objet auquel il tient par-dessus tout est le cadeau inattendu qu'il a reçu pour ses dix ans. C'est un pendentif en bois que Dame Ayanga lui a offert. Elle l'a fabriqué elle même ! Il ne possède pas de souvenir de ses parents et en souffrait, le pendentif fait double office et n'en est que plus important.
• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Il a une assez piètre image de lui-même, et il y a foule de défauts qui pourraient lui venir en bouche à son propos. Il se trouve nul, parce qu'il n'arrive pas à réaliser les choses que les autres enfants parviennent à faire sans trop de difficulté.
Objectivement, il n'a effectivement pas de grand talent ni de brillante prédisposition, et sa petite constitution doublée de son manque cruel de force physique est clairement un handicap pour lui. Il est craintif, manque de confiance en lui et se décourage vite. Bien qu'il ait été choyé et réconforté par ses parents, il est aussi beaucoup moqué par les autres enfants.
Il ne se trouve pas de qualité. Mais si on insiste, il dira que sa maman disait souvent qu'il a bon cœur. Et sa maman avait toujours raison. En effet, c'est un enfant gentil, serviable et doté d'une bonne dose d'empathie.

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Sanyin a neuf ans, mais, de modeste constitution, il est plus petit et plus frêle que les autres enfants de son âge. Ses cheveux atteignent le bas de son dos ; volumineux, ils sont d'un brun très foncé. Il a de grands yeux gris assez expressifs, tout comme le reste de son visage, volontiers souriant.  

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Il n'a encore vu que quelques Aberrations mortes, et il n'a fait qu'entendre parler des autres. Globalement, elles le terrifient absolument toutes. Mais s'il faut choisir, il dirait les Aalz, puisqu'en plus d'être aussi effrayantes que les autres créatures, elles attaquent à plusieurs.
MAJ : les Khurgis. Absolument et définitivement les Khurgis.

• Son souhait le plus récent
► Il en fait souvent, au moindre rayon de soleil qui se pose sur lui, au moindre papillon qu'il aperçoit, au moindre bout d'arc en ciel. Le dernier en date est que Dame Ayanga revienne bientôt !

Questionnaire de Caste

• Est-il né au sein du clan auquel il appartient ? Si non, où est-il né, à quel âge et pourquoi a-t-il rejoint son clan ? (Si c'est un Égaré, de quel clan provient-il et pourquoi l'a-t-il quitté?)
► Il est né au sein du clan. Ses deux parents y étaient nés également. Aucune de leurs deux lignées n'est directement rattachée à la famille TianLang, néanmoins l'une et l'autre sont de loyaux membres du clan depuis plusieurs générations.

• Quel est son rôle et/ou sa fonction dans son clan ?
► C'est l'un des petits apprentis du clan TianLang. Ça fait maintenant presque deux ans qu'il a débuté cette longue formation et... Ce n'est pas facile. Il a un sincère désir de réussir ce qu'on lui demande, mais il rencontre des difficultés sur tout ce qui requiert une aisance physique. Pour le reste, c'est un petit apprenti appliqué et soigneux qui assimile convenablement les théories, mais qui peine dès lors qu'il s'agit d'agilité ou de force.

• Quelle est sa spécialité ? (extermination / purification)
► Il est encore trop petit pour que le dilemme se pose réellement, mais le maître-yiheliste qui l'a pris en charge a sa petite idée sur la question, si tant est que l'enfant parvienne finalement à surmonter ses faiblesses. Comme ça, à l'instinct. Et il connaît son boulot, croyez-en son expérience.

• Quelle est son arme yihelle ? Quel nom porte-t-elle ?
► Il n'en a pas encore. Mais il y a déjà beaucoup réfléchi. Il veut une épée comme celle de sa maman ! .... ou un arc comme celui de son papa.... ou une grande lance comme celle de Dame Ayanga, ou un sabre comme celle du monsieur à grosse moustache qui garde l'entrée. Bon, il ne sait pas encore trop. Quelque chose qu'il ait la force de manier, ce sera déjà bien (qui a dit 'un lance-pierres' ?!)

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Il n'en a jamais rencontré, seulement entendu parler. La pensée qu'ils existent l'effraie, mais, après tout, Sanyin est effrayé par beaucoup de choses.

Texte RP

C'était une petite plante avec des feuilles en forme de cœur, et qui faisait de jolies petites fleurs d'un bleu clair limpide mais intense qui ressemblait à celui du ciel lorsqu'un très gros orage l'avait entièrement nettoyé de tout nuage. Sanyin l'avait vue par une matinée ensoleillée, au cours du printemps dernier. Ce jour là, son papa voulait aller parler à un monsieur qui élevait des moutons, et il avait voulu l'accompagner. Après tout, il n'y avait pas de leçons, ce jour-là, et... Même s'il était toujours incapable de mener un petit poney tout seul sans chuter au premier trot, il aimait toujours monter sur le cheval de son papa – avec son papa... Bien qu'on lui ait fait remarquer à plusieurs reprises et avec plus ou moins de délicatesse qu'il devenait un peu trop grand pour ça.

Une fois arrivé, Sanyin avait observé avec beaucoup d'intérêt les placides moutons,  même celui qui le fixait  et dont le museau ressemblait terriblement à une bouche au sourire figé – ça faisait un peu peur... Il les avait regardés, avait même caressé la petite tête d'un ou deux joyeux agneaux, puis s'était éloigné un petit peu, alors que les adultes parlaient. Son père ne l'en avait pas empêché. Sanyin était craintif et ne s'en allait jamais très loin.

C'est à quelques dizaines de mètres du troupeau, au pied d'une formation rocheuse, qu'il avait vue cette si jolie petite plante, avec ses feuilles en forme de cœur, et le bleu si particulier de ses fleurs. Il n'en avait encore jamais vue, et immédiatement, il eut envie de la rapporter à une personne bien précise. Elle la trouverait jolie, c'était certain, et si ça lui faisait plaisir, elle lui ferait un sourire, peut-être ! Ses petites joues en étaient toutes rouges juste à l'idée.
Il avait voulu cueillir la plante, mais son papa lui avait dit que les mouflons du coin étaient friands de cette herbe-là et qu'il fallait la leur laisser. Mais il lui avait dit qu'il allait lui montrer comment prélever une toute petite tige pour faire à partir d'elle une nouvelle plante. Sanyin avait précieusement tenu la petite tige au creux de ses deux mains sur tout le voyage de retour, ses grands yeux rivés sur elle, très concentré à imaginer comment de ce tout petit fragment de plante pouvaient naître de nouvelles racines et d'autres tiges.
En le descendant de la monture, son papa avait hésité à lui faire remarquer qu'il avait très bien tenu en équilibre sans se cramponner à lui... Et avait finalement gardé le silence. Si Sanyin ne l'avait pas réalisé tout seul, alors c'était que le moment n'était pas encore venu pour lui. Peu importaient les bons ou mauvais conseils qu'ils pouvaient recevoir, les parents de Sanyin avaient décidé de le laisser grandir à son rythme, même s'il était un peu plus lent que celui des autres...

Comme promis, il lui avait montré comment placer la petite tige dans une coupelle d'eau, et lui avait expliqué qu'il fallait attendre, à présent. Sanyin avait soigneusement veillé sur son bébé-plante. Il changeait l'eau tous les jours, et la déplaçait au soleil – et, en secret, il lui racontait que lorsqu'elle aurait de belles racines, il la planterait pour qu'elle devienne grande, et belle, pour l'offrir à la plus jolie dame de tout l'Empire – enfin, après sa maman.
Parce que sa maman, quand même, c'était sa maman....

Le temps avait passé, et un jour, il y avait eu de toutes petites racines. Sanyin avait voulu tout les planter tout de suite dans la terre ! Mais son papa avait dit qu'il valait mieux attendre. Il avait dit que les racines étaient la partie la plus importante dans la croissance d'une plante ! Que si elles étaient fortes, alors la plante grandirait bien, et deviendrait forte aussi. Il lui avait dit que c'était un peu comme le clan, au fond. Et ça avait conforté Sanyin dans l'idée que la plante ressemblerait à celle à qui il voulait l'offrir. Très belle et très forte, avec des racines très solides !
Elles s'allongèrent et s'épaissirent de jour en jour. Et un soir, son papa lui montra comment la planter dans un petit godet de cuir plein de terre grasse. C'était maintenant qu'il allait falloir veiller le plus sur elle, lui avait-il dit.
Sanyin l'avait fait, jour après jour et semaine après semaine. Il n'avait jamais, auparavant, mis autant de persévérance dans quoique ce soit. Il arrosait soigneusement le petit plant, ni trop, ni pas assez. Il veillait à ce qu'elle soit à l'abri du vent, et au soleil, comme la plante-mère au pied de la formation rocheuse. Il lui parlait toujours, en chuchotant, de son avenir brillant comme cadeau pour quelqu'un de très spécial.

L'automne passa, puis l'hiver. Sanyin avait très peur que la plante ne survive pas aux rigueurs du climat, mais elle le supporta très bien grâce à ses nuits à l'abri et au mélange nutritif de terre et de ce que Sanyin allait ramasser exprès sur le sol près des écuries. La plante grandissait.
Lorsque les beaux jours revinrent, à la grande joie de l'enfant, se présentèrent les ébauches de feuilles, qui bientôt déroulèrent leur forme si nette de cœur.... Et les boutons des fleurs apparurent à leur tour.
Le petit cœur de Sanyin battit très fort lorsqu'un matin, il vit qu'elles s'étaient ouvertes. Il pleura même un petit peu tant il était content, et fier de lui, aussi. Ses parents l'avaient félicité, et même Jayhu avait arrêté un court instant de mâcher la tête du petit renard en bois lorsque Sanyin lui avait montré la jolie plante dans toute sa gloire.

Comme par un signe du destin, Dame Ayanga était revenue de son voyage deux jours avant la floraison. Il était temps de lui offrir cette plante qui avait poussé juste pour elle. Il avait les mains qui tremblaient si fort qu'il avait peur de la faire tomber, et les yeux qui brillaient tant qu'il aurait pu en illuminer tout le campement si le soleil n'était pas déjà haut dans le ciel.

Sa petite voix était chevrotante, quand il demanda dans un souffle à la première personne qu'il croisa si on savait où était Dame Ayanga... Il était si stressé qu'il avait presque, presque envie qu'on lui réponde par la négative. Après tout, Sanyin n'avait jamais été très courageux... Mais son interlocuteur l'avait vue, justement, aller vers les écuries à l'instant. Le petit cœur du garçonnet s'emballa de nouveau. Il remercia, et s'avança, avec, de nouveau, presque les larmes aux yeux. Et si jamais elle n'aimait pas son cadeau ?
Et si jamais elle se moquait de lui ?
… Non, elle ne ferait pas ça. Elle était gentille. Vraiment gentille.

N'empêche qu'en arrivant près des écuries, ses mains étaient si moites qu'elles glissaient sur le petit bac en cuir dans laquelle s'étalait la plante. Il la déposa à l'entrée, essuya ses mains sur son pantalon, et entra dans les écuries... Terriblement intimidé, il s'arrêta au bout de trois pas, pressant ses petites mains l'une contre l'autre. Il se décala hors du chemin, le temps de trouver du courage, parce qu'il y avait du passage. Les gens entraient, sortaient, les chevaux et les poneys aussi...
Il y avait beaucoup de monde. Finalement.... Il se dit qu'il allait attendre que sorte Dame Ayanga... il était prêt à l'attendre même une heure ! Même plusieurs heures !

Alors, il retourna à l'entrée. Mais, lorsqu'il voulut ramasser le petit bac en cuir, la jolie plante aux feuilles en forme de cœur et aux fleurs bleues n'était plus là.
Il n'y avait qu'un bac renversé...
Une trainée de terre...
Et, devant lui, un poney réjoui qui achevait paisiblement sa collation d'herbe à mouflons.