Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Un rire doux, féminin juste avant que sa mère ne quitte le foyer. Avant que tout ne prenne une dimension fausse. Il se souvient de la hauteur, lorsque sa mère le prenait avec elle sur son cheval, et cette véritable ivresse de bonheur qu'il ressentait en montant la bête. Le vent dans ses cheveux, l'éclat de rire coincé dans le fond de sa gorge.

• Quel est son statut familial ?
► Célibataire, les fiançailles auxquelles il était promis ont été rompues lorsque le scandale a éclaté. Son père lui a bien fait comprendre qu'il ne trouvera personne de son rang. Etrangement... BaiZhen n'a pas vraiment envie de se marier. Quand bien même on le considère comme un "vieux garçon" (si c'était la seule chose qu'on pensait de lui.)

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Aujourd'hui il renoue avec sa mère, yiheliste puissante du clan et sa demie soeur, jeune disciple, il se surprend à aimer leur sincérité, et l'absence de faux semblants. Elles sont sans doute les raisons qui le force à s'accrocher à cette vie.
Sa mère lui a même offert son propre cheval. L'homme est encore assez méfiant avec la pouliche, elle le mord régulièrement, il est assez maladroit en selle. Autant dire que pour l'instant, ils ne sont qu'aux prémices d'une entente, au mieux, cordiale. L'animal s'amuse souvent à partir au galop et à le désarçonner. Il n'est pas rare de le voir faire quelques chutes et vols planés sur le dos de la sale bête. Il lui a donné le doux nom de "Tornade enragée".

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► On dit que BaiZhen laisse rarement les gens indifférents, d'une beauté enchanteresse et d'un charisme rare, il était la petite étoile des soirées auxquels il était convié. On écoutait ses histoires, ses mots, et il a gardé ce don de conteur, il s'en amuse d'ailleurs, quand il voit toutes les gamins lui demander des histoires, là où il est, désormais.

Le plus gros défaut de BaiZhen, pourrait, en d'autres circonstances, être considéré comme une qualité. Mais poussé à son extrême, il met surtout des bâtons dans les roues du jeune homme. Il est fier... Si fier qu'il lui est difficile de demander de l'aide à qui que ce soit. Il est toujours persuadé de devoir affronter les choses seul, quand bien même on pourrait lui tendre la main. Noble même lorsque le bateau coule. Et ça fait des mois qu'il a les pieds dans l'eau. Il rêverait de demander de l'aide, de tendre la main, mais il sait, il est persuadé que personne ne peut ni ne veut l'aider. Il n'aime que moyennement l'idée de jouer les princesses en détresse. Il n'a déjà plus vraiment de dignité, autant sauver ce qu'il lui reste. (Quand bien même l'homme coche toutes les cases de la description de la princesse en détresse.)


• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► BaiZhen culmine autour du mètre quatre vingt. Il a sensiblement la même taille que sa mère. Il a également hérité de ses traits fins, cela lui octroie une certaine androgynie qui a servit de moquerie, durant ses jeunes années. Si il a détesté cet héritage durant toute son adolescence, aujourd'hui il est en paix avec lui même, et avec cette beauté entre deux genres qui est la sienne. Mieux encore... Il en joue. En tirant tout ce qu'il en peut. Il a une cicatrice au niveau du poignet qu'il cache avec grand soin.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Les Aalz. Il n'est déjà pas fervent appréciateur des insectes, ainsi que des araignées, il n'est pas rare qu'il songe à brûler sa maison lorsqu'il en voit une et qu'il la perd de vue. Autant dire que ce type de créatures suffit à lui filer des cauchemars, et le bourdon. Dans quel monde vit-on ? Il a l'occasion de voir beaucoup plus d'aberrations depuis qu'il vit chez sa mère. Il les craint énormément, n'ayant pas vraiment de moyens de s'en protéger (sa petite soeur lui apprend actuellement le maniement d'un arc, mais il est encore assez maladroit avec)

• Son souhait le plus récent
► Pouvoir récupérer toutes ses affaires qu'il a laissé chez son père ? Ce magnifique service à thé avec de jolies grues peintes à la main, et ce merveilleux encensoir de bronze où des lapins lunaires s'amusent à se courser. L'homme a vécu dans un univers matérialiste et regrette encore énormément ce mode de vie. Ah... Il ne retournera pour rien au monde à sa vie d'avant, mais le changement est encore un peu compliqué.

Questionnaire de Caste

Il s'agit d'un Civil

• A quel groupe social appartient-il ? (est-il aisé ? Modeste ? Miséreux?)
► Il a vécu la plupart de sa vie dans un foyer aisé, enfant de famille noble, il le porte sur lui, se tenant droit, extrêmement poli et maniéré. Il a été surpris, au premier abord, par l'authenticité des gens qu'il a rencontré chez sa mère, et commence à prendre goût à ce côté "vrai" qu'il ne connaissait jusqu'à présent, que peu.

• Est-il originaire de la Province où il vit ? Si non, d'où vient-il ?
► Si il est né en Akkan, il a grandit à Songhi dans un joli pavillon, coupé du monde, et de la misère.

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Il n'en a jamais croisé, et si il en croisait un... Ah... Autant dire qu'il ne ferait pas le fier. On raconte tellement tout et son contraire sur ces êtres. Et pourtant... Une pointe de curiosité l'aiguillonne souvent sur le sujet.

• Au sein du Panthéon, prie-t-il un dieu en particulier ?
► Il est d'un naturel curieux, si par chez lui il exécutait les rituels par obligation, il apprécie découvrir le grand Ciel Bleu.

• A-t-il des ambitions pour le futur ? Si oui, lesquelles ?
► Trouver ses marques, et une place dans ce nouveau foyer ? Apprendre à monter ces foutues yourtes sans appeler à l'aide comme un caneton blessé toutes les cinq minutes, et ce serait déjà un bon début.

Texte RP

"Tu n'as pas entendu la nouvelle ? L'héritier Liu... Il a été chassé de son foyer."

Une capuche rabattue sur la tête, un garde l'escortant, l'homme ne pouvait s'empêcher de prêter l'oreille aux racontars. Les rumeurs, elles étaient ce qui circulait le plus vite. Bientôt il y aurait des lettres narrant, avec "a peu près" la tragique histoire de l'héritier déchu de la splendide maison Liu.

L'homme avait été élevé par son père, il était l'enfant bâtard né d'une aventure de jeunesse entre une yiheliste du clan TianLang et un noble, général de la garde impériale. Un homme respecté et adulé. Il s'était marié plus tard à une femme deux fois plus jeune que lui, mais il n'était jamais parvenu à avoir un descendant. C'est pour cette raison qu'il avait récupéré un BaiZhen d'à peine cinq ans pour l'élever lui même.

L'enfant était loin d'être idiot, et s'avérait même extrêmement prometteur. Le patriarche Liu espérait si fort le voir embrasser une carrière incroyable, se faire une place dans la société.

Mais une place, il en avait une, qu'il pensait avec fierté. Il avait eu le statut de stratège, mais surtout une place dans la société, il était de chaque soirée, de chaque banquet, invité de marque sur lequel on murmurait milles rumeurs, milles vies. Des gens qui le sollicitait à toute heure. Une existence. Aujourd'hui finie, qu'il pensait avec amertume. Tout ça à cause d'une fichue erreur.

Il avait seize ans, la première fois qu'il avait été mené au quartier des plaisirs, la première fois qu'il avait passé un peu de temps avec une courtisane. Mais... L'homme s'était vite rendu compte que cela ne provoquait pas chez lui la chose supposée. Enfouissant ce détail au plus profond de lui, il tentait encore de temps en temps quelques sorties en ces lieux de perditions, jusqu'à ce qu'il découvre un tout nouvel univers. Une activité qui lui plaisait bien plus que tout le reste. Enfiler des vêtements féminins, se maquiller, et voir la magie à l'œuvre. Se délecter de ces délicieux regards, réchauffant son derme, faisant battre son cœur. Ah il se sentait beau, sous tous ces artifices. Et il profitait des conseils donnés par le petit joyau de la maison de passe dans laquelle il se rendait. C'était une belle femme à laquelle il était impossible de donner un âge. C'était elle, qui lui enseignait tout. C'était comme s'intéresser à une nouvelle matière, pas la science, pas non plus la politique, quelque chose de diamétralement éloigné, d'exquis, et de nouveau. Cela aurait pu durer des années, encore. Si il n'y avait pas eu ce tragique accident.

Enfin "accident", n'en avait que le nom. Le poison qui se trouvait dans son verre de vin ce soir là était loin d'être "un banal accident" et l'homme s'en était sorti de justesse. Mais impossible de cacher sa présence, et surtout, l'accoutrement dans lequel on l'avait découvert. Son père n'avait pas pu l'accepter. Et il avait donc décidé de chasser ce bâtard impure de sa maisonnée, mais il n'était pas cruel, ô non. Il l'envoyait auprès "des siens", "chez sa mère". Et BaiZhen avait eu beau plaider, avec tous les cours de rhétoriques et de conversation qu'il avait eu, il n'avait rien pu obtenir. Alors, avec quelques affaires empaquetés à la hâte, un essoufflement occasionnel désormais familier et une douleur constante (mais supportable, selon les médecins) à la poitrine -doux souvenir du poison, inconnu, qui avait été utilisé sur lui ce soir là- il avait quitté le foyer, accompagné d'un soldat, missionné par son père. Et c'était sous les murmures de la sulfureuse nouvelle, qu'il quittait la ville, la mine basse, l'air perdu.