Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► L'odeur de l'encens, entêtante, le son d'un instrument à corde, la musique la plus délicate qui soit, des vêtements inconfortables. Mais le formel de la situation ne fait pas moufter l'enfant, qui observe avec fascination l'autel fastueux qui se trouve dans la demeure familiale. Son coeur bat au rythme de percussions, des couleurs, du feu, une festivité, et bien qu'il ne sourit pas, il sent une joie contagieuse lui emplir le coeur.

• Quel est son statut familial ?
►Changze est célibataire, cinquième fils de la famille, son père, ses oncles et ses grands parents étaient d'illustres yihelistes. Sa mère ne se désespère pas de le marier, il n'est pas rare qu'elle l'invite à boire le thé pour lui présenter des jeunes filles, ça le met toujours mal à l'aise, mais il est incapable de lui refuser quoi que ce soit. Il prétexte souvent un tas d'excuses bidons pour se sortir de là.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Son arme yihel, il s'agit d'une hallebarde qui s'appelle "croissant de lune". Il tient également énormément à sa cithare, dont il joue dans l'intimité. Il est proche de sa famille sans être trop dans leurs pattes, cela ne permet que peu d'affinités, petit étranger parmi les siens, il ne se laisse que peu de liberté.

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Sa discrétion, c'est une qualité autant qu'un défaut. Changze n'a rien de "particulier" qui pourrait le rendre reconnaissable ou le faire briller. Un comble, pour un membre des Sunlin. Du moins, c'est ce dont il est persuadé. En réalité, son plus grand défaut est sans doute son manque de confiance en lui qu'il cultive depuis l'enfance. C'est un gamin qui craint d'attirer l'attention depuis toujours. Il est très dur de le faire sortir de sa coquille. Il est le cinquième d'une liste de Yihelistes, remarquables ou non, mais il se met la pression pour éviter un échec qui serait dévastateur pour lui.

Sa plus grande qualité est sans doute sa rigueur. Il ne laisse jamais rien au hasard et est très sérieux, en mission. Certains Yihelistes ne le disent pas à voix haute, mais parfois le voir rejoindre une mission est agréable. Changze s'occupe de la paperasse qui s'ensuit, et laisse place nette. C'est une des qualités qui a toujours plu chez ses enseignants. Il était également très rigoureux lors de ses études, cela fait de lui un élément solide sur lequel on peut compter. Il ne brille pas, mais est un élément très utile. Parfois, néanmoins, il se dit qu'il n'est pas vraiment à sa place, quand bien même il n'en parlera jamais à personne.


• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Changze est de taille modeste, le plus petit de la fratrie, sa silhouette est fine et élancée, on est parfois surpris de le voir manier une hallebarde. Lors de sa pratique, il est rapide et ses coups, bien que manquant de puissance, sont précis.
Ses cheveux sont d'un noir aile de corbeau, il les tresse en une natte lâche qui lui arrive au niveau du torse. Ses yeux sont d'une teinte de bleu assez particulière. Il les tient de sa mère.
Lorsqu'il ne porte pas la tenue affiliée à son clan, il apprécie les couleurs sombres, surtout le violet. Ses tenues sont généralement décorés de bijoux en formes de croissants de lunes. Il porte souvent un masque, lorsqu'il est en mission. Il le tient d'un de ses frères, il lui a un jour raconté qu'il était chargé d'énergie spirituelle et qu'il portait chance. Des foutaises pour donner courage à un gamin discret, cela dit, cela marche bien, et il est vraiment plus confiant lorsqu'il l'a sur lui.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► les Shaifurs... Petit il avait une sainte terreur des chevaux, assez atypique et encombrant, lorsqu'on est emmenés à voyager, il les tolère désormais. Mais découvrir leur pendant maléfique était au dessus de ses forces. Alors autant dire que ces créatures lui offre des frissons d'horreur.
• Son souhait le plus récent
► Prouver sa valeur et sa place dans sa propre famille est sans doute le plus ancien et ancré dans sa personne.
Le plus récent est sans doute de passer une bonne nuit de sommeil. De grosses cernes lui bouffe le visage, et ses nuits sont peuplés de cauchemars. Il se demande presque si un maléfice ne serait pas à l'oeuvre. Mais n'ose en parler à personne. Il est prêt à s'épuiser à la tâche et à ne pas écouter son propre corps.

Questionnaire de Caste

Il s'agit d'un Yiheliste

• Est-il né au sein du clan auquel il appartient ? Si non, où est-il né, à quel âge et pourquoi a-t-il rejoint son clan ? (Si c'est un Égaré, de quel clan provient-il et pourquoi l'a-t-il quitté?)
► La famille Sazhang est affiliée, depuis toujours, à celle des Sunlin, lignés après lignés, il en a toujours été ainsi, et il en sera toujours ainsi. Changze fait donc parti d'une grande et belle famille, peuplée de cousins, neveux, frères et soeurs. Tellement qu'il en perd lui même le compte. Il a l'impression de faire parti d'une chose trop grosse et monstrueuse pour lui, qu'il n'est qu'un grain de sable dans un désert. Il est né au manoir Sazhang et a commencé à étudier très jeune parmi les Sunlin. Bien avant ça, son père avait commencé à lui apprendre les préceptes du clan.

• Quel est son rôle et/ou sa fonction dans son clan ? (Si c'est un Égaré, quelle était sa fonction au sein de son ancien clan ?)
► Changze est un yiheliste, il n'est pas rare qu'on l'envoie en mission. D'ici un an ou deux on mettra peut être à sa charge quelques disciples, cela l'effraie, il a peur de mal faire et doute beaucoup de lui.
Il s'occupe aussi de la paperasse de son clan, il est plus habile dans l'administration, effectivement, il faut une rigueur incroyable et une organisation des plus rigoureuses. Chaque papier a sa place, et il n'est pas compliqué de les trier et de les remplir, ce genre d'activités a tendance à calmer ses angoisses.

• Quelle est sa spécialité ? (extermination / purification)
► Purification

• Quelle est son arme yihelle ? Quel nom porte-t-elle ?
► Il s'agit d'une hallebarde nommée "croissant de lune" le manche est en bois sombre relativement flexible, le pommeau est décoré d'une pampille violette. Le voir manier son arme est un spectacle fascinant, lorsqu'on ne se retrouve pas en face. Il est redoutable et a une grande portée.  

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Jusqu'à présent il n'en a jamais croisé. Si face au reste du monde, il aurait tendance à se ranger du même avis que la troupe, il n'est pas sûr que "l'ascendance" soit le meilleur moyen de juger une personne, y'a qu'à le regarder lui. Il n'est pas du genre à chercher la misère à d'autres à cause de leur origine, tout cela lui semble bien lointain. Affronter des aberrations et des fantômes est déjà un travail bien assez effrayant

Texte RP

Il y a cette chose prégnante, qui se trouve toujours tout proche, dans son esprit, c'était comme une créature griffant le bois d'une porte. Au fil du temps on finissait par faire abstraction, mais c'était quelque chose d'envahissant. L'anxiété suivait chacun de ses pas. En bon membre de la secte Sunlin, lui qui avait suivit chaque précepte années après années, avait apprit à cacher ses expressions et à n'avoir qu'un visage soigneusement neutre, le port princier, propre à chaque yiheliste, alors que lui n'avait envie que de frôler les murs comme un vulgaire animal traqué. Il n'était pas fait pour la lumière du soleil, et il le savait.
Sa mission s'était déroulé à la perfection, et la délégation qui l'accompagnait rentrait, la tête haute, fiers. Ceux qui avaient étés blessés ne l'avaient été que légèrement, quelques égratignures qu'ils s'étaient empressés de bander. L'aberration avait périt de la main d'un garçon prometteur. Quant à lui, après avoir sécurisé les lieux, il avait veillé à ce qu'il ne reste rien, et il avait rassuré les villageois. Lorsque aucun regard n'était posés sur lui et était rentré s'enfermer dans son bureau pour rédiger un compte rendu précis du déroulé de la mission. Personne ne lui avait proposé de coup de main, et c'était préférable. Le garçon avait l'habitude d'agir seul.
Le rapport déposé, il s'était ensuite glissé dans sa chambre. La décoration était spartiate, tout au plus, il y traînait un carillon, qui, lorsque les fenêtres étaient ouvertes, produisait un son cristallin qui le faisait sourire dans son sommeil, il y avait également une cithare posée sur une table basse. Le garçon en prenait le plus grand soin. Il appréciait, après de longues journées harassantes, en jouer, il s'installait, comme maintenant, avec délicatesse et grâce, et laissait ses doigts rendus calleux et rêches par le maniement des armes, glisser sur les cordes, les pincer, les écraser, pour en tirer d'autres sonorités, parfois, son visage était emprunt de cette expression concentrée, tout sauf gracieuses, d'autres fois, il grimaçait, quand il trouvait les accords trop dysharmoniques. C'était son jardin secret, son monde intérieur, et il ne laissait personne y rentrer. Parfois, la musique filtrait de l'autre côté de la porte, et certains s'arrêtaient pour écouter. Mais il n'avait aucun talent pour ça, il le savait, il le faisait juste pour se recentrer, pour s'écouter, pour s'apaiser, aussi. C'était une pratique qui lui assurait un sommeil... Presque dépourvu de rêves et de cauchemars. Trop court, mais bien plus efficace que sans. Il mettait de l'ordre dans son esprit, et n'était pas obligé de se tourner et de se retourner pour trouver le sommeil. Il sifflotait, sur cet air populaire qu'il était en train de jouer, quand un "toc toc" l'interrompt.

"Il se fait tard, vous faites trop de bruit." Qu'il entend, voix étouffée par le bois de la porte. Et l'homme se fige, comme un animal prit par surprise et acculé par un prédateur, avant de se reprendre. Bon sang, Changze, tu es yiheliste, ça suffit. Semble lui dire une voix dans sa tête, et il se redresse, composant un visage neutre, un joli masque qui ne laisse rien voir, rien deviner. Il ouvre la porte d'un coup sec, et sourit, d'un air faussement détaché. "Hm... Je n'ai pas vu l'heure passer, je vais faire attention."

Et il referme soigneusement la porte, laissant la lueur de la lanterne qui filtrait sous la porte disparaître, petit à petit, l'obscurité se fait, et il peut respirer à nouveau, plus apaisé. Tout allait bien. Sans dire un mot, en vêtements de nuit, il se glisse entre les draps, il sait qu'au petit matin, il s'arrachera avec hâte de ces draps tiédis.