Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► Elle avait une poignée d’années, huit tout au plus, en arrivant dans le temple clanique, lorsqu’elle a vu ses serviteurs déposer ses affaires dans ce qui serait sa nouvelle chambre. Elle s’est sentie abandonnée, comme exilée par sa mère qui espérait qu’en dévouant la vie de sa fille à servir Yie Jiu alors peut-être qu’elle lui retirait le don. Mais Miao ne l’avait pas compris à l’époque.

• Quel est son statut familial ?
► Veuve et comme vous vous en doutez probablement elle ne compte pas se remarier. Le moins qu’on puisse dire c’est que sa famille est nombreuse, si ses parents et grands-parents se sont éteints depuis des lustres, elle a moult cousins, nièces et neveux. Pour ce qui est de ses liens de parenté plus notable : elle est la grand-mère de Fulei Sunlin et par conséquent la belle-grand-mère et également la grand-tante de Yazen. Elle n’a eu qu’un fils mais qui est mort avant d’avoir des enfants, ne laissant Miao qu’avec des filles, dont la mère de Fulei.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Ce sont ses deux petits enfants Tewang et JieLau.

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Il y avait de ça quelques décennies, Miao était connue pour sa sévérité, son jugement rapide et sans appel mais force est de constater que ce n’est plus vraiment le cas maintenant, les années l’ayant assagi, diraient certains, ou l’auraient affaibli, selon d’autres. S’il reste bien des vestiges de cette sévérité, les serviteurs du temple et les prêtres sous sa coupe étant dirigés d’une main de fer, les novices n’auront pas à faire l’expérience du règne presque tyrannique de la grande-prêtresse lorsqu’elle était dans la fleur de l’âge. Cela dit certains des aspirants à la prêtrise, et ce peu importe à quel période ils entraient au temple, n’eurent pas à craindre tout de suite la sécheresse de leur nouvelle maîtresse pour peu qu’ils soient encore des enfants car en effet elle a grand mal à rester dure face à la jeunesse, de moins en moins dès lors que l’individu grandit ; lorsqu’elle devait punir des garnements elle déléguait généralement la tâche pour qu’ils n’abusent pas de sa faiblesse bien que parfois on lui demandait tout de même confirmation et elle avait tendance à réduire la peine.

Profondément traditionnelle, elle a du mal à accepter le mérite de nouvelles méthodes et autres inventions, après tout si c’était assez bien pour leurs ancêtres ça le sera aussi pour les générations futures ; ainsi voir quiconque se dérober pour les cérémonies qui trainent en longueur l’agace très rapidement, elle les trouve également ennuyeuses à mourir, ces cérémonies, même si elle ne l’admettra jamais, mais encore une fois tout ça a été mis en place par leurs ancêtres et si c’est devenue une tradition c’est que c’est important.

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Miao n’est pas bien grande, et encore moins avec l’âge bien qu’elle mette un point d’honneur à se tenir droit, du moins lorsqu’il y a du monde mais il arrive néanmoins qu’elle se penche, réduisant d’autant plus sa taille. Dans ces cas là elle aura tendance à regarder quiconque la surprend dans cette posture avec ses petits yeux grisâtres et sévères pour lui faire comprendre qu’il vaut mieux regarder ailleurs. elle a également hérité la démarche chaloupée de ces étranges animaux colorés, ça et la danse dont elle est, enfin était, l’âge l’ayant rattrapé, pratiquante ; ça lui a donné un corps athlétique et fin, des membres noueux à la musculature détaillée et à la gracilité trompeuse de ceux qui sont habitués aux efforts prolongés. Lorsqu’elle retrouve forme humaine après une période prolongée il n’est pas rare de voir une ou deux de ses mèches de cheveux prendre des teintes rosées, l’alimentation de ces grands oiseaux qui leur donne leur plumage chamarré ayant une influence qui dure quelques jours même après sa transformation ; c’était un trait auquel sa mère portait une grande attention et qui lui a valu de nombreuses remontrances. Si elle essayait de le cacher, maintenant c’est loin d’être le cas, il faut dire que dans sa crinière blanche les traces de rose se voient beaucoup moins. Ses cheveux sont la plupart du temps attachés en une longue tresse qui descendent dans son dos, une poignée mèches rebelles ont toutefois tendance à ruiner cet ensemble ordonné et à encadrer son visage au lieu de se conformer et d’être tiré vers l’arrière.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► C’est incontestablement les kekada, si elle a en horreur les aalz parce que les araignées lui hérissent le poil de dégout, ce sont bien ces crabes fourbes qui ont faillit la tuer plus d’une fois ; les flamands roses se nourrissant sur les bords des cours d’eau, et étant donc susceptibles de croiser ces aberrations là plus que d’autres, elle a fini par développer une peur préservatrice de ces monstres.

• Son souhait le plus récent
► Maintenant que JieLau est fiancée, Miao espère bien vivre assez longtemps pour officier elle-même la cérémonie du mariage de sa petite-fille.

Questionnaire de Caste

• A quel groupe social appartient-il ? (est-il aisé ? Modeste ? Miséreux?)
► Je dirais même très aisé.

• Est-il originaire de la Province où il vit ? Si non, d'où vient-il ?
► Oui.

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Comme leurs parents ils devraient être tués.

• Au sein du Panthéon, prie-t-il un dieu en particulier ?
► Il serait bien triste que la grande-prêtresse de Yie Jiu ait choisie une autre divinité tutélaire.

• A-t-il des ambitions pour le futur ? Si oui, lesquelles ?
► Pas vraiment, plus vraiment du moins, avec l’âge elle a de plus en plus tendance à voir la politique comme un mal nécessaire, dont elle préfère se tenir éloignée.

__________

Texte RP

Dans les montagnes qui traversent la frontière qui sépare Lianshi de Songhi, elle arpentait un chemin à peine démarqué, son bâton l’aidait à marcher bien qu’il n’était pas fait pour ça. L’air se faisait un peu plus rare et la forçait à ralentir son allure qu’elle voulait pourtant vive, elle savait qu’elle n’était pas loin. Elle le savait parce que non seulement elle commençait à connaître le chemin après s’y être rendu tant de fois mais surtout parce qu’elle entendait des coups et l’intervalle entre chaque coup augmentait doucement, presque imperceptiblement. Un tournant plus tard un vieux temple délabré apparu devant ses yeux. Prenant une dernière impulsion, Miao franchi la centaine de mètres qui la séparait de la structure et surtout de Shen qui, perché sur une échelle, tentait difficilement de réparer le portail. En arrivant derrière lui elle pu l’entendre grommeler dans sa longue barbe.

« Tu devrais arrêter de t’acharner sur cette vieille ruine. » Lança-t-elle en se redressant.
« Je le ferais quand tu arrêteras de me raconteur des âneries. » Il ne s’était même pas retourné, donnant un dernier coup de marteau. Il descendit d’un barreau pour admirer son travail dont il sembla fier ou du moins en eut l’air avant de finalement descendre. « Ton problème c’est que tu abandonnes trop vite. »

Les poings sur les hanches, son marteau dans la main, un air triomphales sur les traits. Toutefois il déchanta bien vite lorsque le fronton s’affaissa avant que la grande-prêtresse n’ait pu faire appel à sa répartie et trouver quelque chose d’approprié. Relevant la tête avec une certaine inquiétude, il resta tout de même en dessous, faisant plus ou moins confiance en son travail malgré tout ; l’encensoir éteint balançait dangereusement proche de son crâne. Il se remit à bougonner, d’autant plus lorsque sa consœur se mit à rire.

« Arrêtes de rire comme ça tu vas t’étouffer. » Le vieil homme lui tourna le dos et lâcha son marteau pour se diriger vers le temple en lui-même. « Aller viens j’ai fait du thé. »

Une invitation qu’elle ne refusa pas. Il l’invita à s’asseoir sur le porche après qu’ils aient monté une volée de marche en attendant qu’il arrive avec la tasse promise. Il y avait encore de cela peut-être une décennie il arrivait encore à s’occuper de son temple tout seul, nota-t-elle dans un coin de sa tête en voyant l’état de la bâtisse qui montrait des signes de négligence bien qu’elle savait très bien que ladite négligence n’était pas volontaire. L’odeur la sortit de sa réflexion alors que le vieillard arrivait avec un plateau en mains qu’il déposa devant son invitée surprise. Il l’imita et s’assit en tailleur avant de se saisir de la théière et de remplir les deux récipients. Elle l’observa avoir du mal avec ses articulations, plus qu’elle en tout cas, et le contraste entre leurs deux tenues était frappante. Ses robes sacerdotales d’un rouge profond et faite de soie flottaient dans la brise tandis que la traine ruisselait sous ses jambes pour former un coussin confortable. Le vêtement de son vis-à-vis quant à lui, d’un vert délavé par le temps et rongé aux extrémité, était grossier, rêche et d’une lourdeur qu’elle ne lui enviait pas.

« Tu ne veux toujours pas que je t’envoies des gens pour rénover ton temple ? » Se saisissant de la tasse qu’on lui tendait, Miao huma le doux parfum.
« Y’a trois jours de ça j’ai vu des flamand roses, j’ai cru que tu venais me rendre visite mais ils sont passés sans s’arrêter. » Il s’empara de la sienne et secouant la tête comme s’il venait de voir un manque flagrant de respect juste sous ses yeux. « Tu sais que j’ai toujours des vêtements de disponibles si jamais tu veux venir en volant ? »
« C’était bien moi, je n’avais tout simplement pas envie de t’entendre te plaindre pendant trois heures. » Elle trempa alors ses lèvres dans le liquide brûlant pour cacher son sourire moqueur.
« Moi, me plaindre?! » S’insurgea-t-il avec une vigueur qui trahissait son âge.
« Plus sérieusement, prends au moins un apprenti ou deux. » Il secoua la tête, Miao aurait pu croire qu’elle venait de lui proposer de se parjurer vu l’expression qui se dessinait sur ses traits.
« Et qu’est-ce que j’en ferais, des jeunes, de bons à riens, hein? Je vais devoir tout leur dire, tout faire à leur place. Je les connais, moi, les jeunes, c’est qu’une bande de bons à rien et j’ai passé l’âge de ces bêtises. »
« Et qu’arrivera-t-il lorsque tu ne pourras plus t’occuper du temple ? » Elle avait beau en parler comme si ça arriverait peut-être un jour, lointain sans doute, mais en laissant vagabonder son regard à l’intérieur elle se disait que c’était déjà le cas. « Shen, que va-t-il se passer quand tu ne pourras plus descendre au village pour chercher de quoi te nourrir ou l’entretenir ? »

Il allait esquiver à nouveau, se lancer dans un autre sujet, sur la théologie sans doute, si elle le connaissait assez c’était ce sur quoi elle parierait mais contrairement ce à quoi elle s’attendait après quelques secondes d’un silence pesant il se contenta de hausser les épaules. Il tourna la tête et embrassa la cour d’un regard aimant sur le travail de toute une vie. Il y avait des mauvaises herbes qu’il devait encore arracher et le jardin intérieur était encore en désordre mais il ne pouvait pas tout faire à la fois et pendant un bref instant la grande-prêtresse cru lire de la fatigue teintée de désespoir dans les prunelles du vieillard avant que tout ça ne disparaisse pour retrouver une sérénité qui lui ressemblait plus en une inspiration.

« Et bien Anshikir reprendra son temple et moi avec. » Alors que le soleil se couchait et que l’ombre des pics enneigés grandissait, recouvrant le temple en question, assombrissant les montagnes aussi immuables que l’homme qui les habitait, Miao baissa la tête pour plonger ses deux yeux gris dans le thé qu’on lui avait servi. « Fais pas cette tête, ça arrivera bien un jour ou l’autre de toute façon, à notre âge c’est inévitable. Et toi, comment vont tes petits-enfants ? »