Questionnaire général

• Quel est son plus lointain souvenir ?
► C’était encore un très jeune enfant. Il était assis à l’entrée de chez lui, le bout des pieds trempés. Il se souvient de l’odeur mouillé de la terre, du son constant de la pluie s’écrasant au sol, de la couleur grise du ciel et de la chaleur de sa maison dans son dos.

• Quel est son statut familial ?
► Célibataire, aucun enfant à sa connaissance, un frère et deux parents.

• Quel est l'objet et/ou l'animal et/ou la personne auquel il tient le plus ?
► Il tient énormément à sa pipe chinoise. Elle ne vaut pourtant rien, mais elle lui tient compagnie depuis bien trop longtemps pour qu’il ne soit pas attaché. La personne a qui il tient le plus… ? Il vous répondrait « beaucoup de gens et personne à la fois ». Les être vivant entrent et sortent vite de sa vie.

• Précisez sa principale qualité et son principal défaut selon lui. Cela correspond-il à la réalité ? Si non, précisez également quels sont-ils objectivement.  
► Selon lui, sa principale qualité est sa curiosité, ça lui permet de toujours se questionner et d’en apprendre plus sur le monde qui l’entoure. Son principal défaut son cœur d’artichaud, il a tendance à vite s’imaginer un mariage et une floppée d’enfant avec la première personne qui lui sourit gentiment.
En réalité, sa principale qualité est son ouverture d’esprit, il ne juge jamais quelqu’un sur ce qu’il est, il les juge plutôt sur ce qu’ils pensent ou comment ils agissent. Son principal défaut est sa curiosité qui vire souvent à l’obsessionnelle.

• Précisez sa taille, son type de silhouette, la couleur et la longueur de ses cheveux, de ses yeux, et ses éventuels signes particuliers.
► Il fait 1m81. Il a une silhouette en V. Il a les cheveux noirs qui lui arrive en bas des omoplates. Ses yeux sont noirs.

• Quelle est l'Aberration qu'il redoute le plus ?
► Les Shaifurs car il n’aime pas les illusions, même si les Aalzs grouillants ne sont pas loin dans sa liste.

• Son souhait le plus récent
► Son souhait le plus récent est le maillon d’une chaine de souhait qui lui colle à la peau : il souhaite retrouver sa beauté aux cheveux de neige. Il l’a formulé à l’occasion d’une visite dans un village voisin, lorsqu’il n’a plus retrouvé l’objet de ses obsessions.

Questionnaire de Caste

Il s'agit d'un Yiheliste

• Est-il né au sein du clan auquel il appartient ? Si non, où est-il né, à quel âge et pourquoi a-t-il rejoint son clan ? (Si c'est un Égaré, de quel clan provient-il et pourquoi l'a-t-il quitté?)
► Il est né au sein du clan Shiroma et y a toujours vécu, bien qu’il ait beaucoup voyagé sur leur territoire.

• Quel est son rôle et/ou sa fonction dans son clan ? (Si c'est un Égaré, quelle était sa fonction au sein de son ancien clan ?)
► Son rôle est de retranscrire à l’écrit les anciens livres abimés du clan ainsi que les réunions et actes du clan. Il a obtenu cette fonction grâce à son art poussé de la calligraphie.

• Quelle est sa spécialité ? (extermination / purification)
► Purification.

• Quelle est son arme yihelle ? Quel nom porte-t-elle ?
► C’est un simple pinceau un peu plus gros que la moyenne. Il lui permet de créer des sceaux et d’invoquer des mots grâce à son Yihel (ça lui permet d'apposer des sceaux à distance), il souhaite d'ailleurs modifier et créer ses propres sceaux dans l'avenir. Il sert aussi d’arme blanche car une petite dague est dissimulée dans le manche, au cas où il faille se battre aux corps à corps.

• Quel est son ressenti vis-à-vis des demi-démons ?
► Il est très curieux de cette race hybride. Il veut en apprendre plus sur leur fonctionnement.

Texte RP

Il existe plusieurs croyances communes à chaque ville, village, culture, voir même clans. Petit, par exemple, sa mère lui avait appris à enterrer les cheveux qu’il perdait pour que les méchants démons ne puissent pas les récupérer et lui lancer des malédictions. En grandissant, en en discutant avec ses amis et en voyageant dans les villes voisines, il avait curieusement remarqué que ce n’était pas une lubie de sa mère, mais bien une croyance assez rependue.

Yueliang avant de nombreux autres exemples : certains collectionnaient les trèfles à quatre feuilles ou les pates de lapin, d’autres évitaient la couleur blanche à tout prix, quelques paysans plantaient un homme de paille dans leurs champs pour effrayer les oiseaux et quelques éleveurs de poules clouaient la carcasse d’un renard à leurs poulaillers pour avertir ses congénères de la menace.

Lui avait beaucoup de mal à croire à ces fantaisies ; les oiseux se posaient sur les hommes de paille, l’odeur de sang attirait les prédateurs, les portes bonheurs étaient aussi efficace qu’une mouche contre une araignée et les touffes de cheveux étaient utiles pour les petits rongeurs ou les pies pour faire leurs nids.

Pourtant, ces croyances étaient une mine d’or à exploiter. Yueliang en était bien conscient, alors qu’il souriait poliment à la vieille aubergiste, une fleur de prunier entre les doigts.

« Shiroma Zuòjiā, voici votre thé. Quand allez-vous faire votre demande à votre amie ? »

Son sourire s’élargit alors qu’il récupérait son verre et quittait l’auberge qui l’accueillait pour la nuit sans lui répondre. Le vent frais de cette nuit d’été vint caresser son visage et ébouriffer ses cheveux qu’il avait lâchés. Il referma la porte derrière lui, la laissant spéculer sur l’identité de la dame qu’il courtisait. Il se mit en marche, s’enfonçant sans peur dans la forêt aux abords du village. Avec habitude, comme s’il retrouvait une vieille amie. Il les laissait tous spéculer. Il y avait de quoi, à force de le voir s’arrêter une nuit ou deux et parcourir les rues du village, fleurs et fruits secs en mains.

Il fini par arriver à destination : une toute petite maison aux allures de cabanons perdue au fond des bois. Il ne toqua pas, la porte était trop épaisse pour qu’on l’entende de l’intérieur.

Son regard vermeil l’accueillit. Il senti ses joues chauffer. Ses doigts aux longues griffes crochues s’agitèrent vers lui. Il entendit son cœur battre à tout rompre. Sa voix rauque produisit des sons incompréhensibles, comme pour lui souhaiter la bienvenue, lui dire qu’il lui avait manqué. Il lui offrit un doux sourire, s’approchant de lui pour lui prendre la main à travers les épais barreaux en bambou qui les séparaient.

Ce village étrangement peu touché par les attaques démoniaques appliquait à la lettre la règle des éleveurs de volaille. Il clouait le corps d’un prédateur à sa porte pour éloigner les autres. Ils avaient décidé d’enfermer un démon pour repousser ses congénères.

« Je suis là, Kaoru. », le rassura-t-il en lui caressant les doigts alors que la tête aux cheveux blancs s’y appuyait pour créer un semblant de contact.

Il avait donné un nom à ce démon. Lorsqu’il l’avait découvert, il en avait parlé avec ses aînés. Tout le monde semblait au courant de cette histoire, mais elle différait de bouche en bouche. Certains lui avaient dit qu’il était le fruit d’un adultère et le mari, furieux, avait lancé une malédiction sur l’enfant. D’autres contait l’histoire d’amour contre nature entre une femme et un démon. Très peu pensaient que c’était un humain normal dont les cheveux blancs et les yeux rouges exprimait une tare génétique, mais naturelle. Ce qu’il savait, lui, était que la mère avait été lapidée et l’enfant isolé dans ce cabanon reclus dans les bois pour protéger le village.

Tout ce qu’il savait, c’était que Kaoru n’avait pas de prénom, qu’il n’avait jamais appris à parler et que son regard pétillant, toujours fixé sur lui comme s’il était la huitième merveille du monde agitait quelque chose en lui. Yueliang en était persuadé, il avait face à lui un démon. Un démon totalement dépendant de lui, comme un poussin avec sa mère. Un démon au cœur d’enfant innocent qui avait attiré son attention.

« Je t’ai ramené de la canne à sucre. »

Il lui sourit et sort la friandise de sa manche avant de la faire passer à travers les barreaux. Il avait déjà essayé le thé et les goûts amers ne semblaient pas plaire à Kaoru. Le sucre, par contre, fut un franc succès au vu du regard pétillant de surprise qu’il capta. On aurait dit un homme assoiffé découvrant une source.

Ça fit rire le cultivateur. Ce mimétisme était-il naturel chez les démons ? Était-ce comme cela qu’il endormait leurs proies avant de les dévorer ? Pourtant, il n’avait personne sur qui copier (ce n’était certainement pas Yueliang qui s’extasiait sur le sucre, lui préférait l’amertume du thé).Ou était-ce l’aspect humain de l’hybride qui le poussait à agir de la sort ? Qui le rendait un peu plus… comme lui ?

Yueliang aurait aimer l’observer dans un environnement de vie plus naturel, mais il savait que s’il le faisait sortir d’ici, il n’aurait nulle part où le cacher. Sa secte tolérait que des villages voisins enferment un démon, si la prison était assez sécurisée et le démon assez inoffensif, mais il la voyait mal accepter en son sein un démon libre de ses mouvements, innocent ou non et ce, même s’il le surveillait 24 heures sur 24.

Frustré, il glissa un de ses doigts à travers les barreaux et lui tata les joues, la mâchoire, les lèvres et les glissa sur ses dents. Il n’avait peut-être pas de crocs, mais peut-être qu’en mangeant de la chair humaine, Kaoru révèlerait sa nature démoniaque.

« Mange, mange. », lui répéta-t-il en mimant un claquement de mâchoire.

Ça ne le dérangeait pas de perdre un doigt si ça lui permettait d’assouvir sa curiosité. L’autre ne semblait pourtant pas comprendre et ne fit qu’ouvrir la bouche. Yueliang soupira de dépit, mais se remit vite à lui sourire. Ne pas le voir sourire stressait Kaoru, avait remarqué le cultivateur.

Il lui caressa la joue presque tendrement d’une main et lui montra la fleur de l’autre.

« N’ai pas peur, regarde je t’ai ramené une fleur. »

Kaoru adorait les fleurs, plus elles étaient belles, mieux il les mangeait. Ça l’avait surpris la première fois, mais ça le faisait rire désormais alors il s’appliquait à trouver les plus jolies fleurs pour le démon. Peut-être était-ce finalement un hybride daim et non pas un demi-démon, finalement.

Comme à son habitude, après lui avoir donné à manger et lui avoir tenu compagnie quelques instant, il le quitta. Il ne pouvait pas rester trop longtemps, c’était déjà un miracle qu’on ne l’ait pas déjà attrapé. Comme à son habitude, il lui promit de revenir vite et occulta les sons de détresse de l’enfant qui voulait le retenir. Comme à son habitude, il referma la porte derrière lui et arpenta la forêt à la recherche d’une quelconque trace démoniaque pour démontrer l’absurdité d’une telle croyance. Comme à son habitude, il retourna dans l'auberge tard dans la nuit, attisant l'espérance de la mamie.